Mercredi 5 septembre 3 05 /09 /Sep 11:30

 

 

Trouples, sex-friends, cougars, coparents : ils ont réinventé les relations à deux ou à plusieurs, pliant la norme à leurs désirs. Plongée dans l’amour moderne.

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1. Le trouple

 

“c’est celui qui dort au milieu qui souffre le plus”

Il y a quatre ans, François et Jérôme, deux homos toulousains en couple depuis douze ans, ont ouvert leur relation à David. Désormais, les garçons s’aiment à trois et forment un “trouple” – mot-valise forgé à partir des mots couple et trio.

 

Ça nous arrivait d’avoir des plans à trois pour pimenter notre vie sexuelle : une façon de lutter contre la routine, explique François, 34 ans. Mais quand on a rencontré David, Jérôme et moi sommes tombés amoureux de lui…

 

Que faire ? Se séparer ou redéfinir une géométrie amoureuse ? “Ça s’est fait naturellement”, poursuit Jérôme, 40 ans. Evidemment, ce genre d’histoire n’est pas pour ceux qui pensent que l’amour à deux est déjà assez compliqué. Si les gays sont précurseurs dans ce domaine, de plus en plus de couples hétéros s’ouvrent à un troisième partenaire et s’autorisent au passage une bisexualité épanouie. En couple depuis trois ans, Floriane et Thibaut ont rencontré Cyril l’année dernière à la fac. Ce qui ne devait être qu’une expérience sexuelle d’un soir s’est répété jusqu’à devenir une relation privilégiée. En septembre, les trois étudiants parisiens ont décidé d’emménager dans le même appartement.

 

“Pour nos parents, nous sommes des coloc, s’amuse Floriane, mais il n’y a pas de lit dans la chambre de Cyril.

Quand ma mère passe à l’appartement, elle demande : Mais il dort où, l’autre ?

Romain Burrel

 

 

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2. Les polyamoureux

 

“comment gérer la jalousie ?”

Ni libertins ni échangistes, les polyamoureux revendiquent le fait d’être épris de plusieurs personnes à la fois. “Le polyamour n’est pas forcément un truc sexuel, mais plutôt un sentiment. Alors que le libertinage est d’ordre physique”, précise Nicolas, la trentaine, en polycouple depuis cinq ans avec Vincent, la cinquantaine. Ils sont tous deux bisexuels. Leur modèle ? Le tandem Beauvoir-Sartre, qui a vécu une vie ensemble tout en refusant le couple et la morale bourgeoise. “Comme eux, on s’est donné l’autorisation d’avoir des relations sexuelles ou sentimentales avec d’autres. J’ai des partenaires de mon côté, lui aussi.” Le noyau dur du couple – à deux – peut évoluer.

 

Nous avons rencontré notre dernier polyamoureux ensemble. Hier soir, on s’est fait un resto. Est-ce que ce sera une histoire d’amour à trois ? Juste une amitié ? On ne sait pas encore.

 

Ça ne marche pas à tous les coups. Une amoureuse de Nicolas n’avait pas supporté son polyamour. “Comment gérer la jalousie ?, s’interroge le jeune homme. C’est important d’en parler. Mais à partir du moment où tu fais un pacte explicite, où les deux sont poly, c’est plus facile.” Selon lui, nous sommes tous des polyamoureux qui s’ignorent.

France Ortelli

 

 

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3. Le couple gay marié

 

“ça fait vingt-trois ans qu’on vit ensemble”

En France, ce modèle n’existe pas encore. Promesse du candidat Hollande désormais Président, il deviendra réalité si la gauche parvient à obtenir suffisamment de députés aux législatives pour faire voter la loi. En Belgique ou en Espagne, ils sont déjà nombreux à avoir sauté le pas. C’est le cas d’Emilio et Rafa, deux danseurs contemporains espagnols installés en France depuis vingt ans.

 

Emilio et Rafa se sont rencontrés au collège. Ils deviennent immédiatement proches, vivent et couchent ensemble de temps à autre sans pour autant former un couple. Le déclic se produit en 2002. “Je me suis rendu compte que je regardais ailleurs alors que j’avais sous les yeux quelqu’un qui m’avait donné toutes les preuves d’amour”, reconnaît Emilio. Ils se marient une première fois, symboliquement, à Rio en 2002, puis officiellement à Madrid en 2011. “Ça s’est passé au registre civil, raconte Emilio. C’était assez froid, la cérémonie était moche et ça déplaisait visiblement à celle qui nous mariait. On a refait une cérémonie plus intime dans un hôtel avec familles et amis. C’était très touchant et important de voir ces deux univers, nos amis gays et nos familles, réunis.”

 

Leur mariage est également un acte militant. “Quand j’entends ce que certains à droite disent en Espagne, ça me glace, explique Emilio. Je défends la famille traditionnelle mais je pense que d’autres formes familiales peuvent coexister.” Institutionnalisée, mais toujours pas reconnue en France ou au niveau européen, leur relation reste ouverte. Chacun vit des expériences sexuelles de son côté. “On s’est construit comme ça, constate Emilio. La fidélité, elle est là, ça fait vingt-trois ans qu’on vit ensemble. Je prends du plaisir à ce qu’il en prenne et vice versa.”

Géraldine Sarratia

 

 

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4. Le couple no strings

 

“nous ne possédons rien en commun”

Ils sont ensemble, mais entre eux le contrat est clair : pas d’attache (no strings). Alain, 39 ans, cadre supérieur, et Marie, profession libérale, partagent leur vie depuis vingt ans. Ils ne sont ni mariés ni pacsés, n’ont pas acheté d’appart en commun et n’ont pas d’enfant. “Passé 35 ans, les gens trouvent ça bizarre. Ils se demandent si l’un des deux n’a pas un problème de stérilité. C’est vraiment un choix : un enfant changerait radicalement nos vies, justifie Alain qui aime voyager, sortir et faire la bringue avec sa compagne et leurs amis. L’idée, c’est qu’en cas de séparation, ce soit simple. Nous ne possédons rien en commun. C’est sûrement illusoire mais cette idée nous permet de continuer à nous sentir libres.

Géraldine Sarratia

 

 

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5. Le sex-addict

 

“marquer des points, tester des nouveaux culs”

Une tenue propre dort en permanence dans le coffre de la berline familiale, une seconde dans son camion de travail. Comme des secondes peaux qui permettent à Louis, 45 ans, de frotter la sienne contre celle d’une femme quelle que soit l’heure. Depuis un dépucelage foireux à l’âge de 9 ans et demi, Louis n’a stoppé sa frénésie du sexe quasiment qu’une fois, “durant le mois de mon mariage. Et encore, j’ai failli me taper la femme de ménage”.

Concept lancé dans les années 70 par un membre des Alcooliques anonymes, l’addiction sexuelle est dite “sans produit”. Comportementale et obsessionnelle, elle prend plusieurs formes (masturbation enragée, coïts frénétiques, drague compulsive, sites porno). Louis ne se définit pas comme sex-addict et ne ressent aucune culpabilité.

 

Si on met de côté le week-end, je tire environ trois coups en semaine. Sinon je me masturbe, ça m’évite de faire de la route.”

 

Louis entretient trois maîtresses, depuis huit, cinq et un an. Mais son truc, c’est de “draguer, marquer des points, tester des nouveaux culs”. Poseur de sol pour une petite entreprise de BTP, il sillonne Paris, l’Ile-de-France et ses HLM. Ses histoires se déroulent avec des gardiennes d’immeubles, la femme du quatrième, celle du fleuriste, la cousine de sa femme… Il ne cède à certaines que dans leur antre familial, “mais j’attends que la rentrée ait commencé, croiser leurs enfants, c’est pas mon truc”.

 

 

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Les auteurs du livre Les Sex-Addicts – Quand le sexe devient une drogue dure assurent que la dépendance sexuelle toucherait 5 % des Français. Pour se “soigner”, les Américains Tiger Woods, David Duchovny ou Michael Douglas sont même allés faire un tour dans des cliniques spécialisées. Quant à Louis, il semble vivre son addiction de manière instinctive et légère. Il donne un dernier conseil pour suivre son mode de vie. “Pour pas te faire avoir en te trompant de prénom, faut toutes les appeler Doudou.”

 

” François, David et Jérôme ont également opté pour un grand lit commun. “C’est celui qui dort au milieu qui souffre le plus ! David a emménagé dans un appartement sur notre palier mais il est toujours fourré chez nous. On fait tout ensemble.” Ouvrent-ils leur trouple à d’autres partenaires ? “Ça nous arrive d’en chercher un quatrième mais c’est compliqué. Il faut qu’il plaise aux deux autres, raconte François. La plupart des gens pensent que, parce qu’on est un trouple, c’est la fête du slip et qu’on passe notre vie à baiser. C’est faux : la plupart de nos soirées sont faites de plateaux-repas devant la télé, comme un couple classique.

 

Geoffrey Le Guilcher

 

 

 

La suite de l'article demain matin...  

 

Par Noémie - Publié dans : Sexe expériences
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