Le journal du sexe

Bien que le cunnilingus ne soit pas une pratique nécessaire pour avoir une vie sexuelle épanouie, il peut procurer bien du plaisir à celles qui le reçoivent. Pourtant, plusieurs femmes qui s'adonnent régulièrement à la fellation avouent être mal à l'aise quand c'est à leur tour de connaître les joies du sexe oral.
«Quand il met sa tête là, je fige», dit l'une. «Je me demande toujours si ça sent mauvais quand il fait ça», dit une autre. Le cunnilingus, on ne le nomme pas souvent. Mais d'où vient cette perception négative par rapport au sexe oral?
«Chez certaines, le malaise résulte d'une éducation puritaine. Pour d'autres, c'est surtout une question d'hygiène. Il est difficile de se centrer sur son plaisir quand on est préoccupée par des détails comme sa pilosité, son odeur, la beauté de son sexe ou le "mauvais" goût de ses sécrétions», explique la sexologue Sylviane Larose.

D'où vient le malaise?
«Si on craint que son goût "naturel" soit mal perçu, on peut s'adonner au cunnilingus au sortir de la douche ou sous le jet d'eau. Puis, progressivement, on prend le risque de ne pas être fraîchement lavée, pour vivre un peu plus de spontanéité», suggère Sylviane Larose, qui croit à l'approche des petits pas.
Sylvie avoue avoir vécu un premier cunnilingus assez douloureux, au début de la vingtaine. Une expérience marquante qu'elle a su dépasser grâce à une bonne communication avec son partenaire.
«Comme je n'avais pas de problèmes quand j'étais en "tête à tête" avec moi-même, j'ai fini par me dire qu'un gars pourrait y arriver aussi. Mais ça a pris des années d'orgasmes feints pour surmonter l'idée que j'étais compliquée, que ma jouissance était trop longue à venir!
Quand j'ai rencontré Yves, à 24 ans, je me suis dit: "Là, ça suffit! C'est sérieux avec lui. On va partir du bon pied en se disant les vraies affaires."
Et la pratique du cunnilingus a été très plaisante par la suite», confie-t-elle.
