Le journal du sexe
C’est avant tout une sale affaire dans laquelle la France est éclaboussée.
Quittant le tribunal menotté dans le dos, exposé aux flashs des photographes le patron du FMI est tombé dans une histoire sordide à moins qu’il ne s’agisse
d’une machination ou d’une manipulation, bref d’un complot.
Ce serait bien pratique en tout cas pour DSK clamant son innocence.
La machine judiciaire américaine s’est mise en marche, comme dans les feuilletons américains, sirènes hurlantes et projecteurs sur le méchant puissant aussitôt arrêté, mis en garde à vue - 30 heures ce n’est pas rien
-et traité comme il ne le serait pas dans notre pays plus enclin à étouffer ce genre d’affaires qu’à les exposer.
La première question qui vient à l’esprit est comment un homme, d’une telle intelligence, puisse saborder ainsi son avenir et mettre en péril sa vie d’homme ?
Si on considère ce dernier point, rien ne tient debout dans cette affaire.
Selon le New-York Post : Le directeur du FMI a « sauté » sur sa proie, âgée de 32 ans, l’a jetée sur le lit de la chambre et l’a forcée à lui pratiquer une fellation, poursuit le Post, se basant sur des sources policières new-yorkaises.
Imaginons tout de même la scène, et ses zones d’ombres…
« Il s’est approché d’elle par-derrière et l’a touchée de manière inconvenante. Il l’a forcée à accomplir un acte sexuel » dixit le porte
parole de la police.
Une soubrette entre pour faire le ménage, il est 13.00, cela m’est déjà arrivé mais j’ai eu droit à un « Hop, pardon !... » et à une retraite rapide, mais il est vrai que ma chambrette n’était pas une suite et le nez à nez, si j’ose dire, était immédiat.
Dans la suite de DSK, l’espace a permis à la femme de ménage d’entrer sans percevoir de présence immédiate, ce qui explique qu’elle avait fait quelques pas dans l’appartement sans pouvoir se replier avec la vitesse voulue.
D’ailleurs, au moment ou elle rentrait dans la suite elle ne pouvait rien voir puisque DSK prenait sa douche.
Imaginons la suite…
Un homme nu, velu, de près de 100 kilos - DSK - se jette sur la femme de chambre, lutte avec elle, la force à une fellation, se prend quelques griffures au passage, la secoue un peu, tente de l’enfermer avant qu’elle ne parvienne à s’enfuir, alertant sa direction.
On connait la suite.
Voilà donc le tableau.
Pas jojo pour un patron de banque mondiale.
Pas jojo pour un présidentiable.
Pas jojo pour un homme tout court.
J’aurai tendance à dire que cela ne colle pas.
Poursuivons dans l’imaginaire :
le descriptif des faits est faux, il ne s’est rien passé de tout cela. Cela pourrait être vrai puisque les dénégations proviennent d’un homme important, très en vue, au potentiel immense, a priori fiable et pas menteur.
Sa parole contre la parole de la soubrette avec, à charge imaginons le pire, les résultats des analyses demandées par la police. Ce sera dur, très dur pour DSK.
Tout se jouera non pas sur la crédibilité du témoignage de la plaignante mais sur la qualification des faits qui seront retenus contre lui, le plus minime d’entre
eux l’éjectant déjà de la course à l’Elysée.
Pourquoi est-ce arrivé ?
Les hommes de pouvoirs n’ont pas la même vision que le quidam moyen. Ils se servent, point barre. C’est peut-être, en substance, ce qui se serait passé dans cette chambre d’hôtel.
DSK aurait été tenté de « se servir ». Si c’était le cas, c’est un camouflet pour les droits de la femme, quand on sait combien on s’est battu, le PS en
particulier, pour le respect et la dignité des femmes.
Les femmes. Sujet goguenard pour DSK dont on sait qu’il est – clin d’œil entendu – friand. Mais ne nous emballons pas, DSK est certes accusé mais la présomption d’innocence doit lui être conservée, peut-être plus fortement qu’à quiconque car sa déchéance ravirait beaucoup de personnes.
Ce qui est arrivé devait donc arriver et c’est arrivé aux États-Unis qui ne badinent pas avec les histoires de sexe.

On a tous une petite réputation franchouillarde quand on est homme d’importance, les uns sont connus pour taquiner le goujon, les autres le goulot ; les uns pour
reluquer les femmes d’un peu trop près, les autres pour y mettre les mains et DSK fait partie de ces autres.
Une qualité coquine en France, une qualité délictuelle aux States…
Quelle que soit l’épilogue de cette histoire, c’est déjà un immense gâchis et pas sûr, pas sûr du tout que DSK n’ait pas fait l’objet d’une monstrueuse
entourloupe...
Antécédents - Opinions...
Selon Sylvie Pierre-Brossolette, à propos de DSK dans un édito du Point : « Ses frasques sont légendaires [...] Son goût pour le sexe faible l’a conduit à prendre beaucoup de risques. Il a failli plusieurs fois être l’objet de plaintes pour harcèlement.
On l’a vu ici ou là dans des lieux où la plus élémentaire prudence devrait le tenir éloigné. »
Témoignage de Tristane Banon :
« On a fini par se battre quand même, ça s’est fini très très violemment [...] enfin, moi, j’ai donné des coups de pieds. Il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean [...] Quand on se battait, je lui avais dit le mot « viol » pour lui faire peur, ça ne lui avait pas fait peur plus que ça [...] » « Un chimpanzé en rut (...) »
Jean Quatremer :« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des
médias, mais dont personne ne parle (on est en France). »
Bernard Debré : « DSK devrait aller se faire soigner ».« mon dieu, mon dieu, on aurait peut-être eu pour président un Berlusconi faisant des partouzes, il faut que Dominique aille se faire soigner, qu’il apprenne à contrôler ses pulsions immondes ».
Ils sont très nombreux, trop pour les nommer, pour dire que cela ne lui ressemblait pas. Sans prendre parti, je ne peux pas m’imaginer, un seul instant, que cet homme soit passé à l’acte.
Trop con. Vraiment trop con !