Le journal du sexe
En cambodgien, Somaly signifie «le collier de fleurs perdu dans la forêt vierge», un prénom qui résume bien son passé douloureux.
À 12 ans, l’orpheline décide de suivre un homme qui lui promet de l’aider à retrouver son père à Phnom Penh. C’est le début d’un long calvaire qui va
durer près de 10 ans.
Calvaire où se mêlent mauvais traitements, viols et reventes successives à des bordels dans lesquels elle reçoit six ou sept clients par jour.
À 40 ans, même si elle a raconté son histoire de centaines de fois, elle a encore du mal à évoquer cette période
«Je suis dans une pièce, pas de lit, pas de fenêtre, juste une bougie, on ne sait jamais si c’est le jour ou la nuit, ni quel jour de la semaine on est»,
raconte-t-elle.
Vous croyez que c’est désormais chose du passé au Cambodge? Détrompez-vous.

Les trafiquants achètent encore des fillettes à leur famille pour environ 20 $. Ils les revendent en moyenne 700 $ aux bordels du Cambodge.
Une semaine avec une vierge rapporte à ces derniers autour de 1 000 $.
«Pour redonner de la valeur à une fillette quand ils la revendent, les maquereaux n’hésitent pas à les recoudre, car si elles souffrent avec un client, c’est
quelles sont vierges», dénonce Somaly Mam qui a recueillit plus de 5 000 filles dans ses centres depuis quinze ans.
Elle a elle-même trois enfants conçus avec son ex-mari, un Français qui l’ai aidé à sortir de l’enfer il y a 20 ans.
Malgré tout, la situation s’améliore dans son pays, dit-elle.
«L’une des filles qu’on avait récupérée à l’âge de sept ans va bientôt entrer à l’université en droit. Un jour elle sera capable de combattre les maquereaux», se réjouit Somaly Mam.