Si vous êtes timide, maladroit et inexpérimenté socialement, la peur d'aborder le sexe opposé peut être bien réelle.

Inviter la personne qui nous intéresse à aller prendre un café ou aller au cinéma demande déjà, à la base, un immense courage. Imaginez si en plus vous étiez une personne timide, anxieuse et que le simple fait de penser à approcher l'être convoité vous paralysait... comment géreriez-vous la situation?

Cette incapacité à approcher les gens qui font vibrer notre cœur s'appelle la timidité amoureuse. Auteur du livre intitulé From Shy To Social: The Shy Man's Guide To Personal & Dating Success, Chris Gray s'est penché sur ce sujet qu'il connaît sur le bout des doigts.

«Tu souhaites être aimé et tu veux être en couple, mais si tu es timide et maladroit et que tu n'as aucune habileté sociale, une peur immense t'empêche d'y arriver», explique l'auteur.

Expérience personnelle

M. Gray a passé une bonne partie de sa vie à être trop anxieux pour parler aux femmes qui l'intéressaient. Même s'il réussissait à faire une approche, son anxiété l'empêchait de laisser une bonne impression.

«La timidité sabote le langage corporel, la manière de parler et le comportement», dit-il en ajoutant que sa plus grande peur était de dire quelque chose de stupide. La peur du rejet est aussi très présente. «Le rejet est très douloureux, ça marque.»

«Plus tu es rejeté, plus tu t'habitues et moins la douleur est grande. Mais si tu as très peu d'expérience avec les femmes, la seule pensée d'être rejeté devient paralysante. Ce que les hommes affectés par cette timidité ne comprennent pas, c'est que ça fait aussi partie de la vie.»

Cependant, la timidité amoureuse ne touche pas seulement les hommes. Chris Gray affirme en effet que plusieurs femmes en sont atteintes, mais la différence, c'est que c'est moins difficile pour celles-ci d'avoir un rendez-vous.

«Si le problème affecte plus souvent les hommes, c'est qu'on attend de ces derniers qu'ils prennent l'initiative. Même si une femme est ouverte et le démontre, c'est à monsieur de l'approcher, de lui parler et de provoquer la suite des choses.»

Il faut dire que les femmes timides en amour sont généralement perçues plus positivement, puisqu'elles semblent indépendantes ou encore difficiles à conquérir, alors que la même timidité du côté masculin est très mal comprise.

«Je ne peux pratiquement pas parler aux femmes qui m'intéressent», confie Jas, un enseignant de 34 ans. «Je peux facilement engager des conversations avec tout le monde, mais dès qu'une personne est attirante, je me tais et je l'ignore. Je pose même des gestes absurdes pour éviter de leur parler. Les gens ont alors tendance à penser que je suis impoli, condescendant ou solitaire, alors que je suis simplement trop nerveux pour être moi-même.»

Selon Jas, le fait de considérer la «Femme» en tant que catégorie à part ou comme étant un symbole, plutôt que de considérer chacune d'elles individuellement, ne fait qu'augmenter et entretenir la peur de se faire rejeter par toutes les femmes.

«Approcher une femme ouvertement et honnêtement n'implique pas seulement d'être rejeté, c'est vivre avec la possibilité d'être rejeté pour ce qu'on déteste de nous-mêmes. Et comme cette confirmation provient de l'objet de nos désirs, cela rend la chose encore plus douloureuse.»

Jas admet qu'il se sent seul, mais il vit mieux avec cette solitude qu'avec les montagnes russes d'émotions que pourrait impliquer une interaction avec les femmes.

Avec l'aide d'un coach en séduction, d'un psychologue et de plusieurs livres (sur le contact visuel, le langage corporel et la conversation), l'auteur Chris Gray a quant à lui finalement passé par-dessus sa timidité amoureuse. La route n'a pas été facile, mais il a repris le contrôle de sa vie et adopte aujourd'hui une attitude beaucoup plus positive.

«Ça ne se passe pas en une nuit!»

Son livre comprend des exercices, étape par étape pour guider les gens à sortir de leur coquille. «Tu peux bien lire un livre, mais il n'y a pas de magie: le changement ne s'effectuera pas du jour au lendemain, car il faut transformer sa conscience. Il faut lire, il faut pratiquer, et pratiquer encore, jusqu'à ce que ça devienne naturel.»