Mercredi 11 janvier
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Je m’imaginais, comme tous les braves gens, que sur le plan sexuel, tout est admis qui se passe entre adultes consentants. Eh bien, non
!
La Cour européenne des droits de l’homme a considéré que les peines d’emprisonnement contre des adultes consentants qui s’adonnaient à des pratiques sado-masochistes, sans autre but que le plaisir sexuel, ne sont pas contraires au respect de la vie privée.
Nous voilà avertis.
Même chez soi, entre adultes consentants, il ne nous est pas permis de fouetter, humilier, dégrager, ligoter notre (nos) partenaire.
Il y a donc des limites à la liberté sexuelle.
Et depuis quelques années ces limites sont de plus en plus circonscrites.
Prenons la pedophilie : en France, on peut poursuivre au pénal un adulte qui, à l’étranger, a eu des relations avec un partenaire ayant l’âge légal à
l’étranger.
Le harcèlement sexuel, encore inconnu il y a quinze ans, est, aujourd’hui, un délit.
La répression a pris de l’ampleur : 25% des détenus dans les prisons françaises répondent de crimes ou délits sexuels.
Comment peut-on justifier les limites à la liberté sexuelle ?
« Adulte » est une notion subjective.
Il suffit d’avoir l’âge requis pour qu’un homme ou une femme soient supposés avoir conscience de la responsabilité que leurs actes engagent.
Cette conscience suppose aussi la possibilité intellectuelle de juger et jaucher leurs actes à l’aune de leur environnement.
Pas évident, avouez-le, surtout dans cette matière.
« Consentants » : tout consentement implique une connaissance de ce à quoi on consent, ce qui, vous en conviendrez, dans une matière aussi subjective que le sexe
reste à prouver.
Dans un registre aussi délicat, le consentement peut être donné sous une certaine contrainte amoureuse, dans le seul but de plaire à l’autre et sans connaître
ni mesurer les conséquences ultimes de ce consentement.
Il faut, dès lors, prendre en considérations quelques critères.
Ce que fait le philosophe Ruwen Ogien lequel nous en propose trois.
Le principe de considération égale, celui qui consiste à accorder la même valeur à la voix ou aux intérêts de chacun.
Celui de neutralité à l’égard des conceptions du bien personnel. Et le principe d’intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui.
J’ajouterai, pour ma part, l’obligation qui nous est faite, de préserver notre diginité et celle d’autrui.
Si la préservation de la dignité d’autrui s’impose sui generis, je m’explique sur la préservation de notre dignité propre.
La dignité qui s’attache à tout être humain est un legs qui appartient à l’humanité tout entière.
Qu’un héritier de ce legs ne le préserve pas, cause dommage à l’ensemble des héritiers.
Notre dignité d’être humain implique l’obligation qui nous est faite de respecter cette dignité chez les autres et en nous-mêmes.
Que tout ce qui précède ne vous perturbe pas dans vos ébats amoureux…
Vous m’en verriez confus !