Partager l'article ! Accro au sexe par son médicament.: Déception pour Didier Jambart. Le 31 mars, ce patient de 52 ans atteint de la maladie de Parkins ...
SexeJournal
Chaque jour l'actualité vue côté SEXE
Déception pour Didier Jambart. Le 31 mars, ce patient de 52 ans atteint de la maladie de Parkinson avait fait plier le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK), qui fabrique le Requip, un médicament qui l'avait rendu accro au sexe et au jeu.
Le Tribunal de grande instance de Nantes avait condamné GSK à lui verser 117.100 euros de dommages et intérêt. Une première en France. Mardi, le laboratoire a annoncé qu'il interjetait appel du jugement. « Nous ne sommes pas surpris, nous savions qu'ils allaient faire “le grand tour”, en appel, puis sûrement en cassation », confie Me Antoine Béguin, l'un des avocats de Didier Jambart
En dix-huit mois de traitement, de 2003 à 2005, ce patient avait vu sa vie se briser. Il nous avait raconté sa descente aux enfers. D'abord positifs, les effets du Requip se sont révélés dévastateurs au fur et à mesure que son neurologue en augmentait le dosage.
Ainsi, le cadre modèle, employé dans un établissement de la Marine nationale, était devenu dépendant au jeu. « Fin 2004, je dépensais déjà 10.000 euros par mois ! », expliquait Didier. « Ce médicament m'a rendu fou. J'étais sur le point de tuer quelqu'un », nous confiait-il.
D'autant qu'un autre trouble était apparu : l'hypersexualité. Cet homme marié, père de deux enfants, s'était alors exhibé sur Internet, travesti, et infligé des relations homosexuelles. Autant d'addictions qui le pousseront à tenter, à plusieurs reprises, de mettre fin à ses jours... et qui cesseront à l'arrêt de son traitement, en 2005.
Des dizaines de cas similaires À Nantes, lors du premier jugement en mars, les juges ont confirmé le lien de causalité directe entre ces comportements déviants et le Requip. Ils ont aussi reconnu que le laboratoire GSK connaissait ces effets secondaires à l'époque, alors que ceux-ci ne figuraient pas sur la notice jusqu'en 2006.
« Nous aussi nous allons faire appel du jugement, sur le montant de l'indemnisation. Nous allons faire venir notre propre expert », annonce Me Béguin, qui réclamait 450.000 euros pour son client. L'avocat a déjà constitué trois autres dossiers de victimes du Requip, une dizaine de cas étant en cours d'instruction.
Didier Jambart, de son côté, a réuni plus d'une centaine de témoignages de patients ayant subi des effets indésirables similaires.
La boîte de Pandore ouverte par le patient nantais risque de ne pas se refermer avant longtemps. Prochain rendez-vous devant la Cour d'appel de Rennes, probablement d'ici un an.